Le fond de cette affaire consistait à savoir quel était le propriétaire des communaux : commune ou village ?
Le 22 février 1840, nouveau conflit avec le Préfet. Celui-ci lui demande, par écrit, de mettre l'église dans un <<état décent>>. Le Conseil reconnaît la <<nécessité d'une religion dont on était privé depuis plusieurs années>>, mais ne peut rien voter. Toujours la pauvreté des habitants, est invoquée. Que le Préfet intervienne auprès du Roi !
Les habitants eux-même devront se discipliner. Par arrêté du 10 mars 1840, il leur interdit de construire en bordure des voies publiques, sans demander l'alignement. Le cas échéant, la perte de terrain leur sera payée.
En présence d'un caractère aussi peu souple et toujours autoritaire, il n'est pas surprenant de trouver une opposition, même au sein du Conseil. L'accusation d'égoïsme, de cupidité, de népotisme sont des arguments employés par ses adversaires.
Le 2 août 1837, il propose au Conseil la nomination d'un secrétaire de mairie. Le Conseil n'accepte qu'à la majorité. C'est son fils Pierre qui assurera ce service.
C'est un autre ROSSIGNOL qui sera choisi comme instituteur.
Passé 1840, l'opposition se fait plus agressive.
Le 7 août 1842, elle proteste contre le fait que le maire s'est attribué pour sa peine les rétributions venant de l'expédition de copies de l'état civil. A la majorité (9 voix), le Conseil répond à la critique en déclarant que le maire n'a pas à rendre de compte à ce sujet. D'ailleurs, à l'avenir, ce sera le secrétaire qui en bénéficiera.
Le 18 septembre 1842, à une réunion du Conseil, seuls Jean PARRANTAUD, adjoint, et François PLASSERAUD, se présentent. Après avoir attendu de 10 heures à 2 heures du soir, la séance est remise.
Il faut bien reconnaître que si le maire a de nombreuse qualités d'administrateur, il fait preuve parfois d'un entêtement regrettable, tel dans l'affaire de la mairie.
En effet, la règle générale entre 1793 et 1842, était de situer l'hôtel de ville au domicile du maire. Ce qui avait paru normal, durant un demi-siècle, était devenu l'objet de critiques justifiées, surtout quand le magistrat habitait à l'extrémité d'une commune aussi étendue que Brie. De plus, il était gênant pour les administrés en mauvais termes avec le maire, de se rendre à son domicile particulier.
Dès avant 1840, on sent que nos élus vont être en désaccord sur ce point et le conflit s'emplifiera jusqu'à la démission de ROSSIGNOL.
Le 14 novembre 1841, le Conseil prend connaissance de la lettre du Préfet consernant la réclamation de 7 conseillers demandant que la mairie soit a Bourg et non au domicile du maire. Le Préfet répond :
<<Bien qu'aucune loi n'impose aux communes rurales l'obligation d'avoir une maison commune, il tient à ce que, dans une prochaine cession, Monsieur le maire soumette au Conseil la proposition d'acquérir, au nom de la commune, au Bourg de Brie, une maison dans laquelle on pourrait établir tout à la fois, l'école communale, la mairie et les archives de la commune.>>