La Chapelle des Frauds d,après M. Jean-Luc AUGUSTIN

 

 

Les sanctuaires et plus particulièrement les sanctuaires mariaux sont nombreux.

Au travers leur architecture modeste ou prestigieuse, même si ils sont parfois désaffectés, ils restent toujours des témoignages émouvants et respectables de la foi de nos prédécesseurs ou de nos contemporains.

Comment rester insensible à cet élan qui a poussé et qui pousse encore des êtres humains avec peu de moyen à surmonter toutes sortes de difficultés pour faire jaillir du sol une modeste chapelle ou une cathédrale ?

 

C’est un de ces élans de générosité qui a donné naissance à la chapelle des Frauds (Brie La Rochefoucauld) au début du XXième siècle que nous allons évoquer en ces quelques lignes.

 

A la fin du 19ième et au début du XXième siècle un champ de Tir, appelé Polygone, s’installe dans la forêt de la Braconne sur la Municipalité de Brie.

 

L’installation d’un camp militaire va rapidement apporter une nouvelle vitalité à toute la commune. La municipalité projette d’être intégrée sur la ligne de tramway Angoulême/ Champagne-Mouton ou sur la ligne Angoulême/ Montbron au niveau des Rassat ou des Frauds étant donné l’importance du camp militaire qui s’accroit de jour en jour. Ne voyant rien venir, le Conseil Municipal renouvelle sa demande un an plus tard auprès du ministère de tutelle en disant que le passage d’une voie ferrée sur son territoire permettrait d’améliorer le sort de l’agriculture – victime en ce temps là d’une grave sécheresse – et que l’Etat serait avantagé lui aussi puisque cette ligne permettrait de rapprocher le Polygone d’Angoulême au champ de tir de la Braconne.

 

Dés 1882, les plus malins ont demandé au ministère de la défense l’autorisation de construire une loge ou débit de boisson face au champ de tir qui était entrain d’être aménagé dans une longue bande au milieu de la forêt de la Braconne. A la même époque l’administration militaire supprime les allées des Forges, de Gallidras et des Bousats qui allaient à la Rochefoucauld pour sécuriser les exercices de tir ce qui ne va pas sans tension avec la population locale.

 M le curé, l’abbé Delcros, remarque très rapidement que ces « fils de France qui protègeront demain la Patrie » et qui s’entraînent pour l’instant vaillamment sur le champ de tir dans la forêt sont rarement vus à la messe dominicale. Certes la foudre vient de causer d’énormes dégâts sur la charpente et le clocher de l’église, mais enfin tout de même cela ne devrait pas faire peur à ces solides gaillards de 18 ans ! Ils disposent dans le camp de tout le nécessaire : une source, des débits de boissons, de belles tentes pour dormir … pourtant il manque quelque chose : il manque une chapelle, voilà la solution !